Dès lors que l'on se réfère à une longue formation et à une pratique sérieuse de la psychanalyse, il apparaît que pratique et éthique ne peuvent aller que de paire. L'éthique héritée de la psychanalyse est une éthique de la responsabilité du sujet, une éthique du désir singulier et du bien-dire, comme le rappelait Jacques Lacan.
La direction comportementaliste (au travers des TCC, thérapies cognitivo-comportementales), ou encore la suggestion hypnotique, peuvent donner des résultats, tout au moins à court terme et lorsqu'il s'agit de symptômes ou de problématiques bien délimités... Mais il s'agit alors surtout de proposer à l'individu une stratégie, un chemin, de lui apprendre un modèle, d'essayer d'imposer un changement par suggestion. Il est plutôt question dans ces cas d'éducation thérapeutique.
La psychothérapie d'orientation analytique et la psychanalyse "classique" impliquent une démarche différente, visant un mieux-être plus durable dans le respect de la singularité et de l'histoire de chacun. Il s'agit d'aider un sujet à mieux saisir ce qui lui arrive, à faire des liens au travers de ce qui se répète pour lui, parfois depuis longtemps. Il ne s'agit pas d'analyser "de l'extérieur" un patient, mais de permettre à un patient - un analysant - de s'analyser avec l'aide de son psychanalyste, afin que son cheminement s'éclaircisse, et qu’il puisse retrouver des marges de manœuvre nouvelles dans sa vie.